Rosheim : Histoire, monuments historiques et enceintes médiévales.
Histoire de la ville de Rosheim :
Petite ville au passé riche et dotée d'un patrimoine exceptionnel, Rosheim a su garder son cachet médiéval.
L'occupation du site est attestée dès le néolithique. C'est en 778, sous Charlemagne, qu'apparaît la première mention de "Rodashaim", alors simple village.
Vers 1220, les premières fortifications en pierre sont érigées. Cinquante ans plus tard, Rosheim accède au statut de ville et se dote d'un sceau. Confirmée comme ville "impériale" en 1303, la cité viticole gagne rapidement en importance. En 1354, elle fait partie des dix villes alsaciennes qui créent la Décapole, alliance d'entraide et contrepoids au pouvoir féodal.
Grâce à la viticulture et à une bourgeoisie active, la Renaissance est synonyme de prospérité. Les belles et vastes maisons à colombages du centre-ville et le puits aux Six Seaux en témoignent.
Comme le reste de l'Alsace, la ville subit les affres de la Guerre de Trente Ans, de 1618 à 1648. Mais au siècle, Rosheim renoue avec la prospérité. Sont alors construits l'Hôtel de Ville et l'église Saint-Étienne.
Les enceintes médiévales :
La ville de Rosheim possède encore d'importants et significatifs vestiges de ses enceintes médiévales.
Il s'agit de deux enceintes concentriques. L'une, à l'intérieur, dont il ne subsiste que peu de partie visible (étant englobée dans des constructions) date du siècle.
L'autre, extérieure, beaucoup plus développée, d'un tracé rectangulaire allongé est aménagée au siècle, soit un périmètre de 2300 m. avec ses trois portes et huit tours.
Jusqu'au
siècle, cette enceinte extérieure était encore complète. De nos jours, il ne subsiste plus que deux portes et quatre tours pour plus de 1100 mètres de mur.Cette enceinte et son tracé constituent encore un élément structurant de l'urbanisme de Rosheim et permet de garder un souvenir visible d'une spécificité de la ville.
La politique locale s'est orientée vers une sauvegarde du patrimoine. Deux portes ont été restaurées : la Porte Est (Porte de Strasbourg ou porte de la Vierge) en 1976 et la porte Nord (ou porte du Lion) en 1984.
D'après Daniel Gaymard. Architecte en chef des monuments historiques.
La tour Sainte Marthe :
Elle fait partie de la deuxième enceinte des fortifications de la ville médiévale, mise en place à la fin du et tout au long du siècle. Construite et transformée en plusieurs étapes, elle fit encore l'objet de réaménagements au XVI et siècles. Elle semblerait avoir été édifiée afin d’assurer la défense particulière du château. Elle faisait partie de la propriété occupée par le Comte de Salm Reifferscheidt, Gouverneur Général d’Alsace, aux premières heures de la Guerre de Trente Ans.
Vendue en 1833 par la ville au comte François de Brauer, elle doit son aspect actuel aux travaux d’aménagement réalisés par cette famille au siècle où elle servit même d’habitation. Au siècle, elle demeurait un domaine privé et préservé avant son acquisition par la ville de Rosheim en 1968 et le réaménagement complet du grand parc de la propriété Sainte-Marthe en 1971-1972. Classée Monument Historique en 1920 et 1930, elle a fait l’objet d’une restauration complète par la ville de Rosheim en 1993-1994.
Les portes de la ville :
Prestigieux vestiges des deux enceintes médiévales, les portes monumentales protégeaient la ville tout en affichant son rang. La Tour de l'Horloge ou Zittgloeckel est située dans le prolongement de l'Hôtel de Ville. Avec la Tour de l'École elle faisait partie des premières fortifications, érigées au début du siècle. Un second rempart, édifié aux XIII et siècles, comportait 8 tours et 3 portes, dont subsistent la Porte Basse à l'Est, et celle du Lion au Nord.
La Tour de l'Horloge
La Tour de l'École.
La Tour du Lion
La Porte basse, appelée également Porte de la Vierge.
Patrimoine historique de la ville :
L'Église Romane (église Saints-Pierre-et-Paul) :
Cette église du
siècle en est le plus bel exemple. L'art roman et ses influences stylistiques s'expriment magnifiquement, avec son bestiaire sculpté et ses chapiteaux ouvragés. Ce monument est ainsi le plus complet et le plus typique de l'architecture romane alsacienne.
Le bâtiment en grès rouge et jaune a été construit autour de 1150, la croisée du transept et le clocher ont été rehaussés à partir de 1286, en style gothique.
Les travaux ont commencé par l'abside qui reste aujourd'hui encore la partie la plus richement décorée. Quelques-unes des sculptures ont été abattues ou endommagées pendant la Révolution française.
L'intérieur de l'église est petit et simple et impressionne avant tout par ses proportions harmonieuses et le contraste volontaire entre les larges blocs et les pierres plus étroites des murs. L'ornementation principale se trouve sur les chapiteaux sculptés dont le fameux « chapiteau à têtes » avec ses 21 figures humaines. L'orgue de 1733 est une œuvre d'André Silbermann.
L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1840.
À découvrir :
à l'extérieur
- la fenêtre de l'abside entourée des 4 évangélistes.
- les nombreuses sculptures de personnages et d'animaux fantastiques (le vieillard barbu, le lion dévorant l'agneau, l'ours à la galette...)
- les acrotères.
à l'intérieur
- le chapiteau des 21 têtes.
- les gémeaux du zodiaque.
La Maison Romane (ou maison païenne) :
Pour en savoir plus sur son histoire : http://www.chateauxforts-alsace.org/page_consultation.php?page=385
L'église est l’œuvre de l'architecte Salins de Monfort qui construisit également le Château des Rohans à Saverne.
Il est caractéristique du style néo-classique en vogue à la fin du siècle.
Grandeur, géométrie, dépouillement, la façade avec son portail monumental en est une parfaite illustration !
Le plan de l’église correspond à une nef unique, rectangulaire, de 18.5 x 35m. Le mobilier : maître-autel, autels latéraux, chaire, confessionnaux, grille de communion, est celui d’origine ce qui confère à l’ensemble une grande unité.
Les trois retables ont été remplacés en 1800, car détruits durant la Révolution.
Ils représentent la lapidation de Saint Étienne, la Nativité de la Vierge et Sainte Catherine. Les vitraux datent du début du siècle. Une tribune, à la concavité opposée à celle de la grille de communion, supporte un orgue Stiehr et Mockers de 1860, complété par une traction électro-pneumatique de Rinckenbach.
L’église est classée monument historique depuis 1990.
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