La Gazette des 9, le journal de Rosheim et du Piémont des Vosges

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Poupy et le mystère de Pâques. 1ère partie.

Présentation :

Pénélope a six ans et un caractère enjoué et déjà bien affirmé pour son âge. Cette petite fille à l’imagination débordante et à l’esprit vif entraînera le lecteur dans de nombreuses aventures rédigées dans un style frais et dynamique.
À l’âge où l’on découvre la vie, Pénélope, qui préfère qu'on l'appelle Poupy et qui rêve de devenir écrivain, est toujours prête à partager ses rêves, ses histoires et ses pérégrinations au fil d’une série d’albums teintés d’humour, de mystère et parfois de réflexion.

Pâques arrivait à grands pas. Poupy et Sam étaient impatients de voir ce que le lapin de Pâques mettrait dans leur panier cette année.

Les deux enfants raffolaient du chocolat.
Tous les jours, ils se chamaillaient pour savoir lequel des deux récolterait le plus d’œufs dans le jardin.
Sam et Poupy étaient dans leur chambre, chacun occupé de son côté.

- Poupy, viens jouer aux soldats avec moi !

- Non Sam, laisse-moi tranquille, je veux écrire ! Je vais inventer une chanson !

- Et tu vas encore me casser les oreilles, répondit Sam.

Poupy était confortablement installée en haut du lit à étage et regardait le grand plafond blanc qui était à peine plus haut que sa tête.
Elle réfléchissait aux paroles de sa chanson quand tout à coup il lui vint une idée :
« Je trouve que ce plafond est bien triste ! », pensa-t-elle.
Elle sortit un de ses plus jolis crayons de sa trousse et se mit à écrire au plafond.

« J’aime beaucoup danser
et surtout m’amuser
quand je vois des fleurs
C’est toujours un bonheur »

Trouvant que les paroles de sa chanson paraissaient tristounettes, elle se mit à dessiner une fleur, puis une deuxième, et encore une troisième, jusqu’à ce que toute la partie au dessus de son lit en soit recouverte.


Sam ne se doutait de rien. Il avait disposé sur le sol de la chambre deux armées de petits soldats qui se faisaient face.
Il avait cherché son sac de billes dans le grand coffre à jouets, et s’amusait à faire tomber les petites figurines de plastique en criant :

- Un mort dans votre camp !
- Haha, nous allons nous venger ! Et toc ! Trois morts d’un seul coup dans le vôtre ! À l’attaque !! Bim ! Bam ! Boum !

Il leva un instant les yeux sur Poupy et la vit dessiner au plafond de leur chambre.
Il s’exclama :

- Je vais le dire à maman ! Tu vas te faire gronder et ce sera bien fait pour toi !

- M’en fiche ! Je lui dirai que tu manges tes crottes de nez !

Sam n’avait pas eu le temps d’entendre la fin de la phrase de sa sœur, trop empressé d’aller rapporter ce qu’il venait de voir.
Depuis son lit, Poupy entendait de grands bruits de pas venir vers la chambre, suivis d’un trottinement plus léger.
Maman ouvrit la porte et constata les dégâts, rouge de colère.

- Poupy ! Il vaut mieux pour toi que tu sortes de la maison avant qu’il ne t’arrive malheur ! Tu es fatigante. Sors et pense à ce que tu viens de faire pendant que je  réfléchis à ta punition !

Poupy ne se fit pas prier. Elle savait qu’elle devait se faire toute petite et laisser du temps à maman pour se calmer.
Elle prit sa boîte de craies grasses avant de s’enfuir en courant dans la rue.
Poupy avait pris l’habitude d’aller se réfugier au bas de sa rue lorsqu’elle avait envie de s’isoler ou quand Sam l’embêtait. Et à la maison, c’était toujours Sam qui avait raison. Poupy trouvait cela injuste et une fois de plus, elle maudissait son petit rapporteur de frère.

Il y avait une impasse au bout de la rue, fermée par les hauts murs blancs de l’ancienne usine de tissu.
Poupy s’assit en tailleur devant le mur et essaya de réfléchir comme maman le lui avait conseillé.
Depuis qu’elle avait appris à lire et à écrire, elle ne pouvait s’empêcher d’ouvrir tous les livres qu’elle trouvait ou de passer son temps à écrire des histoires, des poèmes et des chansons. Peu importe le support, à partir du moment où elle pouvait se laisser aller à son imagination, elle était heureuse.

Mademoiselle Ledois venait de leur apprendre le poème de Paul Fort, « Le petit cheval blanc ».
Poupy l’adorait. Elle le recopiait sur toutes les feuilles qu’elle trouvait.
Plongée dans ses pensées, ses yeux allaient se perdre par instants sur le grand mur blanc.
La tentation était trop grande pour Poupy qui voyait en lui un énorme tableau qui pourrait recevoir tous les mots qui lui passeraient par la tête.

Elle prit une craie grasse de couleur marron et commença à écrire le poème qu’elle venait d’apprendre par cœur :

« Le petit cheval dans le mauvais temps,
Qu’il avait donc du courage !
C’était un petit cheval blanc,
Tous derrière et lui devant
 ».


Satisfaite de son poème, elle commença ensuite l’illustration des mots qu’elle venait d’écrire.
En quelques coups de craie, un petit cheval blanc qui broutait de l’herbe haute prit forme sur le mur de l’usine.
Elle caressa affectueusement son pelage quand soudain, le mur se mit à se fendre sous les yeux éberlués de Poupy.
Une grande prairie apparut, remplie d’arbres en fleurs et de grandes tulipes rouges et roses.

- Waohouuu ! s’écria Poupy, c’est magique !

Elle enjamba sans se faire prier le muret, et se mit à marcher dans la prairie.
Un magnifique cheval blanc arriva à sa rencontre.

- Bonjour Poupy, je t’attendais

- Waohouuu ! Tu m’attendais ? Et comment tu sais que je m’appelle Poupy ? Et toi t’es qui ?

- Oui Poupy, je savais que tu viendrais, c’est toi qui m’as dessiné, je suis le petit cheval blanc, mais je n’ai pas de nom.

- J’ai vu que tu étais un cheval, je suis pas bête, je sais faire la différence entre un cheval et un éléphant tu sais ?

- Je sais Poupy, répondit le petit cheval.

- Et pourquoi t’as pas de nom ? Tout le monde a un nom !

- Je ne sais pas, peut-être parce que personne ne m’en a jamais donné.

- Bon, ben moi je vais t’en donner un. Laisse-moi réfléchir, dit-elle en regardant ses chaussures avant de s’exclamer : Balthazar ! Tu t’appelleras Balthazar ! Tu aimes ?

- Pourquoi pas ? Si ça te fait plaisir de m’appeler comme ça, allons-y pour Balthazar.

- Chouette ! Tu fais quoi ici tout seul Balthazar ? Moi c’est maman qui m’a dit de partir de la maison parce que j’avais écrit sur le plafond de ma chambre.
Mais tout ça c’est à cause de mon frère Sam, tu connais Sam ? Il fait que rapporter tout ce que je fais à maman et papa !

- Non, je ne connais pas Sam, mais tu sais, ce n’est pas bien d’écrire sur le plafond de ta chambre.

- Oui mais maman dit toujours que je dois prendre des vieilles feuilles pour écrire ou dessiner, et moi j’aime pas. J’aime mieux quand il n’y a rien sur la feuille, comme ça, elle est juste à moi toute seule.

- Je comprends Poupy. Tu sais, j’aimerais beaucoup rester à discuter avec toi mais j’ai des choses à faire. Je dois résoudre un mystère.

- Un mystère ?! cria Poupy, quoi comme mystère ?

- En vérité, je savais que tu me poserais cette question. C’est aussi un peu pour cela que je t’attendais. Tu sais que Pâques arrive bientôt ? Eh bien cette année, le lapin de Pâques est triste.
Toutes les poules du pays des contes ont disparu. Comme tu le sais très probablement, ce sont les poules qui pondent les œufs en chocolat que le lapin apporte aux petits enfants.
Mais voilà un mois, toutes les poules ont étrangement été enlevées les unes après les autres sans que personne ne retrouve leur trace.

Je ne te cache pas que si nous ne les retrouvons pas très vite, aucun enfant ne pourra recevoir d’œufs en chocolat cette année, et je te laisse imaginer leur tristesse.

Poupy, qui avait écouté silencieusement l’histoire que venait de lui raconter Balthazar, restait stupéfaite par ce qu’elle venait d’apprendre.

- Il faut absolument retrouver les poules ! C’est pas possible ! On peut pas laisser les enfants sans chocolat à Pâques ! Et tu ne sais pas qui a fait ça ?

- On raconte dans la montagne que ce serait l’acte de Giros, le coq du domaine du village voisin. Il agirait pour le compte de Léonard le Renard.
Léonard déteste les enfants car ils l’accusent d’être un croqueur de poules alors que souvent, se sont les martres et les belettes qui viennent les croquer à la nuit tombée.
Pour punir les enfants qui le tiennent pour responsable de tout, il veut sa vengeance.

- Ho, quel méchant renard ! On n’a plus une minute à perdre, Balthazar, on va mener l’enquête !

- Grimpe sur mon dos, Poupy, nous irons plus vite !

- D’accord, mais emmène-moi d’abord chez Castafiore, c’est le coq de mémé, il saura certainement nous renseigner.

 

 

À suivre...

 

© Laetitia Paz-Pelletier.



23/03/2016
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